mercredi 17 avril 2024

La veille et l'intelligence économique au service de l'action publique.

Face à un contexte difficile et une profusion d'informations, de désinformations, fake-news... qui parfois fondent les opinions, à tort ou à raison, des outils comme la veille ou l'intelligence économique peuvent aider, de par leur approche prospective, stratégique ou évaluative.

Cheikh Mbacké SENE, Expert en Communication stratégique, Veilles
 & intelligence économique  - Doctorant en administration des affaires

Le nouveau régime du Sénégal qui cristallise tous les espoirs du pays en majorité jeune, veut incarner la rupture. Il sort héros de cette troisième alternance démocratique dans un contexte complexe à tous égards. Des considérations géopolitiques à celles politiques, en passant par la situation socioéconomique difficile, le régime peut mesurer le lourd fardeau de l'héritage : un cotexte géopolitique qui requiert la vigilance, une conjoncture internationale et une société Sénégalaise engluée dans une crise à deux dimensions à savoir socioéconomique et politique. 

A l'image de toutes les sociétés modernes, le Sénégal est à l'air des technologies et des réseaux sociaux. Le pays est en effet en proie à la profusion de connaissances, informations, analyses, discours, avis… souvent pluriels et contradictoires. Les technologies de communication facilitent leurs productions, circulations et accès. L'abondance des opinions de plus en plus multiformes, la profusion d’informations, l'incertitude informationnelle et l'avènement et la densification des réseaux sociaux sont autant de facteurs qui complexifient les interactions (échanges et perceptions) entre gouvernants et gouvernés et conditionnent entre autres les opinions. Puis à sources nombreuses et diverses, fusent des connaissances et commentaires sur des sujets de plus en plus nombreux et précis. Cette surcharge informationnelle (« infobésité ») crée des redondances, des divergences et du doute, voire des rumeurs. De nombreux sujets donnent lieu à des amplifications médiatiques, à des approximations qui circulent à contre courant de la ligne de communication ou du moins des attentes du gouvernement. Le doute permanent, même reposant sur de la désinformation, finit par avoir un impact négatif et altère la confiance de l'opinion.   

Trouver des moyens de recréer la confiance face aux informations peu ou pas structurées, peu ou pas certifiées. 

Dans ce contexte, les gouvernants sont confrontés à plusieurs défis : suivre des sujets de plus en plus nombreux, dans les domaines multiples qui forment la gestion de  l'Etat au sens élargi du terme. Le volume des contenus, en particulier dématérialisés, augmente de façon rapide, avec de plus en plus d’informations peu ou pas structurées, peu ou pas certifiées. La veille et l'intelligence économique ont tout leur sens face a une telle situation. La veille et l'intelligence économique sont par excellence des outils avant-gardiste pour lutter contre ces dérives : contrôle, traçabilité des données, débats publics et controverses, factchecking, etc. Ces garde‑fous recréent la confiance informationnelle nécessaire, en particulier, aux acteurs publics et aux décideurs.  La veille et l'intelligence économique  permettent  de recréer la confiance informationnelle nécessaire  par une démarche axée sur une approche prospective, stratégique ou évaluative peut aider à y faire face. Les activités de veille et d'intelligence économique apportent des réponses à une partie de ces enjeux, par l’identification, la sélection, l’analyse et la mise à disposition d’informations clés. La rupture annoncée ne saurait être menée sans une approche prospective, stratégique ou évaluative que seule la veille stratégique et l'intelligence économique peuvent permettre de réussir.
 
Cheikh Mbacké SENE 
Expert en Communication stratégique, Veilles & intelligence économique 
Doctorant en administration des affaires au School of Business and Economics,  
Atlantic International (Hawaï, USA) 
Ancien Conseiller Technique  
Mobile:+221 78 019 22 64   
Email : cmbacke.sene@gmail.com 

vendredi 12 avril 2024

L’alternance, une opportunité pour bâtir une économie plus résiliente face à la récurrence des crises.




L'alternance observée par le Sénégal peut être une aubaine pour le Sénégal qui a à cœur de changer son fusil d'épaule en ce qui concerne les questions économiques. Il est plus que jamais nécessaire et vital d'avoir une économie forte qui, à la fois, répond aux attentes internes et fait fi de solidité face aux chocs exogènes. 

Depuis 2008, les économies du monde subissent des chocs d'origines diverses récurrents et rapprochés. De la crise des subprimes à la guerre en Ukraine en passant par la maladie à virus Ebola ou encore la pandémie du Covid 19, l'échiquier économique mondial dans son ensemble a subi des dérèglements récurrents inattendus qui se sont répercutés sur les micro économies à l'échelle planétaire. Si la question qui préoccupe au premier plan demeure celle de faire face à chaque choc ou à la limite de les anticiper un à un, celle de l'essoufflement économique du fait de la prolifération et du rapprochement des crises semble être reléguée au second plan. Pourtant, aussi outillé et prévenant qu'on puisse être, cette récurrence laisse forcément des séquelles même aux économies les plus fortes, à plus forte raison celles les plus faibles.  

L'économie, une équation aux inconnus relatifs 

Si un changement de paradigme a pu se produire aux lendemains de la crise des subprimes sur fond de réorganisation économique avec des fondamentaux à la fois plus éthiques et plus sécuritaires, force est de reconnaître que les "nouvelles approches économiques" n'ont pas eu la largesse de se consolider au point d'être inébranlables et même de résister à des chocs de moindre envergure, si ces derniers sont récurrents et rapprochés. 

La pandémie du Covid a mis à nu une vulnérabilité jusque-là insoupçonnée de nos pays et de nos économies, plongeant tous les gouvernements du monde (Pékin et Washington en premiers) dans une prise de conscience des limites humaines face à certains aléas endogènes et exogènes. La lame de fond qui est partie de la Chine a ébranlé la grande puissance asiatique la plongeant dans une profonde dépression économique et structurelle, eu égard à la chute des commandes extérieures, l'inactivité durable, les immenses pertes en ressources humaines... 

Des plus puissants aux plus faibles, le Covid a mis a nu la vulnérabilité d'un système économique international qui sonne peut-être aussi le glas de ses interdépendances. Mais encore faudrait-il que les gouvernements en prennent véritablement conscience pour changer - encore une fois - de paradigme. L'intégration de l'éthique pour humaniser l'économie et réparer les erreurs qui ont conduit à la crise des subprimes n'a pas suffit à sauvegarder nos économies face aux velléités à caractères divers.  Le Covid et la guerre en Ukraine ont mis à rude épreuve les économies et modes de vies des populations à échelle planétaire, remettant à l'ordre du jour les questions de la digitalisation, de la souveraineté alimentaire, de la souveraineté économique... Si l'interdépendance pouvait avoir ses vertus solidaires, force est de reconnaître aussi qu'elle a ses inconvénients. 

Changement de paradigme comme maître-mot

Le monde change, les Etats et les populations doivent s'en accommoder en usant de nouvelles stratégies sociétales, de nouveaux modes de vie et de nouvelles approches économiques pour résister aux multiples engrenages, de surcroît répétitifs. Réformer et réinventer les économies par les technostructures et par les politiques d'exploitation industrielle, investir des pans et segments entiers sur les chaînes de valeur des secteurs clefs créateurs de valeurs et porteurs d'emplois, faire une intelligence économique de ses besoins pour des stratégies de production et de productivité propres et les plus indépendants possibles. Les questions énergétiques doivent être bien posées pour migrer vers des alternatives propres et surtout moins coûteuses, les technologies convenablement exploitées pour en faire de leviers accélérateurs de croissance et l'industrialisation de nos pays doivent poser leur regard sur celle 4.0 de par des raccourcis intelligents qui ne relèguent pas forcément les ressources humaines au second plan (sauvegarde des emplois), sous une alchimie qui répond à la fois au nouveau paradigme. Celui-là même qui s'impose pour nous permettre d'atténuer les impacts de l'essoufflement de nos économies face à la récurrence et le rapprochement des chocs exogènes. 


 

La veille et l'intelligence économique au service de l'action publique.

Face à un contexte difficile et une profusion d'informations, de désinformations, fake-news... qui parfois fondent les opinions, à tort ...