L'action économique dans sa globalité repose sur des paramètres et facteurs, lesquels peuvent être circonstanciés, selon qu'ils soient endogènes ou exogènes, mais aussi saisonniers. La structuration de l'économie nationale sur l'année et une donnée précieuse à ne point occulter lorsqu'il s'agit de prendre une décision ou de lancer des actions pouvant avoir des pouvoirs d'agissement ou impact direct ou indirect sur l'économie. Bien que saluant la "résilience" du Sénégal et son plan de relance, il importe d'attirer l'attention sur justement le caractère saisonnier de certains secteurs qui peuvent être des "gouffres financiers". Explications.
Dans toutes mes tribunes antérieures, j'ai alerté sur l'importance de prendre avec des pincettes la projection de la croissance 2020, déjà en dégringolade de 6,8 à 1,1%, tout simplement par l'incertitude perdure avec la non maîtrise de la pandémie et que tout devait naturellement dépendre du comportement de notre économie face à la crise. Sachant aussi deux choses à ne point négliger : la prorogation de la pandémie entraîne des "sur-budgétisations" directes et indirectes; et que chaque décision à coût de milliards prise dans le cadre de la gestion de la crise entraîne un dérèglement dans les finances publiques en plus de ceux déjà subi. Une telle situation délétère (devant creuser la croissance encore une fois de 1,1 à - 0,7%) avait besoin d'une relance plus que progressive non seulement de l'économie nationale, mais simultanément de celles de nos pays partenaires (à qui nous vendons et chez qui nous achetons). Ce qui est loin d'avoir été le cas. A la reprise poussive qui a semblé différer une "récession" et venue se verser la crise des inondations avec son lot de décisions financières qui sans doute va creuser encore le déficit.
Pour résumer, j'insiste sur la prudence et l'ingéniosité dont l'Etat doit faire preuve dans l'approche de la relance en prenant en compte les spécificités et réalités saisonnières des secteurs importants qui doivent être réceptacles par excellence de certains investissements (le tourisme, l'agriculture et la pêche...). Le rythme des investissements et aides doit aller en crescendo pour permettre une meilleure efficience. Pendant ce temps, mettre les bouchés sur les autres secteurs pas soumis aux aléas saisonnières pour permettre à l'économie de monter en puissance et à pas sûr. Dans le cas contraire, on fera plus de..."personnes heureuses", sans que les secteurs indexés ne retrouvent leur dynamisme et l'Etat hypothéquera 20 à 23% de son PIB. Il se produira l'effet contraire à celui espéré.